À l’ouest du Jardin des plantes (5e arrondissement), à mi-chemin entre la grande galerie de l’Évolution et la rue Cuvier, se dresse un bâtiment remarquable et pourtant méconnu : l’hôtel de Magny, siège de la direction et de l’administration centrale du Muséum national d’histoire naturelle. Édifié entre 1696 et 1700 par l’architecte Pierre Bullet, auteur de la porte Saint-Martin et de l’église Saint-Thomas-d’Aquin, l’hôtel appartint à la famille de Magny de 1758 à 1779, avant d’intégrer le jardin du Roi à l’initiative de Buffon. Il abrita ensuite les bureaux des intendants du jardin, puis ceux des directeurs du nouveau Muséum. Quelque peu éclipsé par la construction du magnifique amphithéâtre Verniquet à partir de 1788, il n’en pas moins bénéficié d’un classement au titre des monuments historiques en 1993, comme l’ensemble des bâtiments du Jardin des plantes. Après que son rez-de-chaussée a abrité de 2008 à 2017 le Cabinet d’histoire du Jardin, l’hôtel est désormais inaccessible au public.
Voilà cependant plusieurs années que son état se dégrade de manière significative : tandis que les frontons sont recouverts de filets de protection contre les chutes de pierres, le revêtement des façades se délabre en de nombreux endroits. Aussi avons-nous écrit à Gilles Bloch, président du Muséum d’histoire naturelle, afin d’appeler son attention sur cette situation préoccupante. Celui-ci a bien voulu nous informer d’une étude complète dont l’hôtel fait actuellement l’objet, les travaux de restauration, portant à la fois sur les façades et les intérieurs, devant démarrer au premier semestre 2025 pour une durée de deux ans, sous le contrôle de Charlotte Hubert, architecte en chef des monuments historiques.
Il y a donc tout lieu de se réjouir de cette prochaine opération, même si l’on peut regretter que les contraintes financières de l’établissement ne lui permettent pas de procéder à la restauration des quatre maisons anciennes situées sur l’emprise du campus Buffon (53-63 rue Buffon), caractéristiques de l’architecture vernaculaire parisienne du début du XIXe siècle et dont l’état suscite également l’inquiétude.