Destruction partielle du Couvent Reille
Une nouvelle balafre va-t-elle défigurer le patrimoine historique et végétal parisien ? Le risque de destruction partielle du Couvent Reille dans le XIVème arrondissement que l’on pensait définitivement écarté -après le refus d’une première version en octobre 2020- se profile à nouveau. Une nouvelle demande de permis de construire vient d’être déposée pour un projet de 8.000 m2 de plancher sur 8 étages qui menace le bâtiment conventuel et un magnifique espace vert (EVP). C’est l’un de ces havres de paix si discrets qui font le charme de Paris, tout en étant ouvert à tous. Protégé au PLU, cet ilot de verdure (qui ne coûte rien aux contribuables parisiens), avait été âprement négocié lors de la densification du quartier dans les années 70. Ce jardin est le joyau d’un ensemble patrimonial de premier ordre acquis en 2018 par In’li, gestionnaire immobilier.
Les murs du couvent des sœurs franciscaines missionnaires de Marie racontent l’histoire centenaire de la vie du quartier. Les deux maisons maraîchères rappellent que les terrains d’une ancienne gare furent en 1868 progressivement clos de murs et cultivés. En 1896, l’architecte-urbaniste de la ville de Paris, Eugene Hénard, édifie le bâtiment de trois étages initial ouvert en quatre façade impasse Reille. Il est parfois qualifié de « manoir social » mérite d’être conservé et donc protégé. Le centre du site accueille une chapelle néogothique disposant de vitraux consacrés à Jeanne d’Arc depuis 1913. L’imposant Couvent proprement dit réalisé par Georges Lisch sera achevé en 1928. Trente ans plus tard, une extension agrandit avec un grand esprit d’intégration le bâtiment principal. Tour à tour, école, dispensaire pour ce quartier pauvre, hôpital lors des deux guerres, lieu social, le Couvent délaissé par les religieuses depuis les années 2000, doit à son tour échapper à l’enfer.
Pour plus d’informations, consultez le site du Couvent Reille
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