Les zones voisines de Bercy et Charenton en pleine restructuration
Pour Paris, le premier projet envisageait la construction de tours. L’insistance des associations et des habitants a permis de faire évoluer le projet (voir aussi). Les tours sont supprimées et deviennent des immeubles à hauteur plus raisonnable (inférieur à 50m ! ..) avec une population moindre, Les surfaces de végétalisation sont augmentées, le lien avec le parc de Vincennes semble plus clair.
Le Grand Paris présente de son côté, l’aménagement du quartier Charenton-Bercy, en contact avec le 12è arrondissement. Sans approfondir ce projet qui reste démesuré, on peut s’attarder sur quelques points.
Le retour des tours
Une tour est présente, (180 m soit identique à la plus haute des tours Duo de Jean Nouvel à Bercy). Elle est séduisante et le moins que l’on puisse dire, c’est que nos architectes savent vendre des projets utopiques : la brochure présente une tour avec de la végétalisation extrême : des arbres sur des Duplex, au sol intérieur végétalisé, derrière les immenses parois vitrées de la tour (chaleur à évacuer, nettoyage des vitrages, ). Vous avez tous vu des arbustes dans des halls d’immeuble, ils doivent être changés régulièrement pour éviter très rapidement un état de décrépitude. Le contact direct avec l’extérieur leur est nécessaire. De même l’entretien de ces surfaces intérieures végétalisées à un cout (et est-ce écologique ?) et n’oublions pas que la durée de vie d’une étanchéité de sol est de l’ordre de 30 ans et que sa remise en état nécessite de retirer l’ensemble des terres et végétaux, y compris les arbres, présents dessus : quel sera l’impact financier et écologique. Un dernier commentaire sur cette tour : est-on certain de son véritable cout écologique, tant pour sa construction, que pour son entretien ?
Le désenclavement du quartier mérite d’être regardé de plus près
la liaison avec Paris par un tunnel passant sous le périphérique, le boulevard des Maréchaux et la ligne de chemin de fer : sinistre !
la liaison avec la Seine par une passerelle passant au-dessus de l’autoroute A4, pour aller sur le quai et longer cette même autoroute : le calme n’est pas garanti !
- la liaison avec le parc de Vincennes (un petit km), par une passerelle surplombant l’ensemble des voies de chemin de fer de la gare de Lyon et de Bercy, et sur cette passerelle, de vrais arbres : on peut rêver mieux pour atteindre un vrais dépaysement !
Un équilibre à trouver entre le bâtit et le vert pour répondre aux enjeux climatiques
La représentation idéalisée du quartier, mais loin de la réalité : de grands arbres bien feuillus, enserrés entre des immeubles (plus simple à dessiner qu’à faire pousser !), des terrasses verdoyantes à tous les étages (qui les entretient et les renouvelle ?), des espaces verts dont le ratio par nombre d’habitant fera en sorte qu’ils seront vite surexploités (très vite des pelouses sans herbe !)
Nous restons très critique sur ces beaux projets, qui nous font rêver, mais méfions-nous des belles images. Elles cachent un enjeu que nous ne maitrisons pas : cout pharamineux à la construction et l’entretien, et bilan écologique loin d’être démontré. De tels projets peuvent s’avérer catastrophique pour qui s’y engage, sans en avoir mesuré les conséquences à long terme.
Il n’existe qu’une seule solution : que les habitants (et voisins) s’investissent pour en faire leur quartier, et incitent les municipalités à rester dans des projets raisonnables et vivables, où chacun y trouvera son bonheur.