Le quartier Saint-Georges et l’univers de la Comédie humaine de Balzac

La place Saint-Georges une opération urbanistique audacieuse

Anticipant les transformations de Paris par les travaux du baron Haussmann, le futur IXe arrondissement s’est doté de prestigieux secteurs ayant chacun son caractère propre, de maisons d’artistes devenues musées, de l’élégante rue d’Aumale, de lieux plus confidentiels comme le square d’Orléans et surtout d’un endroit où un ambitieux programme urbanistique prévoyait l’édification d’hôtels prestigieux et de maisons soignées au milieu desquels devait s’installer le principal joyau de forme circulaire :  la place Saint-Georges.

Des lieux chargés du souvenir de ses occupants célèbres

Le quartier, où s’étaient déjà installés les Depardieu et les Callas du XIXe siècle, avait attiré les artistes du monde du spectacle, des femmes et hommes de lettres célèbres, une grande tragédienne  excellant aussi bien sur les planches qu’en affaires, le grand Talma, l’acteur fétiche de Napoléon ou un poète jaloux, se payant les services d’un Vidocq pour surveiller sa dulcinée.  La nouvelle place allait avoir elle, les faveurs d’une « demi-mondaine », la flamboyante marquise de la Païva, et d’un « grand » homme politique, Adolphe Thiers, dont la carrière fulgurante ainsi que les étonnantes aventures et la vie amoureuse semblent avoir été spécialement inventées pour donner naissance à un roman à succès.

La réalité dépasse la fiction

Or justement le grand Balzac ne s’y trompa pas. Il avait déjà compris que le Paris de son époque était en train de devenir l’objet de spéculations juteuses, il avait d’ailleurs lui-même tenté sans succès d’investir dans l’immobilier parisien avant de faire spéculer ses personnages. Mais quand le quotidien lui offre une personnalité telle qu’Adolphe Thiers, sa plume est au rendez-vous pour donner naissance à un sublime héros romanesque.

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