Historique
L’hôtel est édifié à la demande de Pierre de Beauvais et de sa femme, née Catherine-Henriette Bellier (femme de chambre de la reine Anne d’Autriche) en partie sur l’ancienne « maison de ville » du XIIIe siècle de l’abbaye cistercienne de Chaalis (Oise) entre 1654 et 1660 par l’architecte du roi, Antoine Le Pautre (ou Lepautre),. Salué comme un chef-d’œuvre de l’architecture, cet hôtel sera pendant près de 350 ans le cadre de petites et de grandes histoires, accueillant tour à tour grands de ce monde et petites gens. Au XVIIIe siècle, sous l’impulsion de nouveaux propriétaires, des travaux de remise en état et de modifications de l’espace ont lieu. Lors de la Révolution, l’hôtel est saisi comme bien national et vendu aux enchères en 1799.
L’hôtel perd de sa superbe au XIXe siècle, lorsqu’il est transformé en immeuble de rapport. Loti et entresolé de toutes parts, il accueille une école et une clinique d’accouchement. Ouvert à tous les vents depuis le départ de ses derniers occupants dans les années 1980, l’hôtel de Beauvais est devenu totalement insalubre et n’est plus guère que l’ombre de lui-même. De plus, il est situé à la limite nord de l’îlot 16 (l’un des dix-sept îlots insalubres de Paris) voué à un avenir incertain. Les travaux de réhabilitation se feront sur le principe du curetage entre 1948 et 1965.
En 1942, la Ville de Paris achète le bâtiment aux derniers propriétaires, la famille Simon-Levy, pour la somme d’un million de francs. Les quelques locataires encore présents lors de l’ordonnance d’expropriation de 1943 sont expulsés. En 1945, la Ville, soucieuse de la crise du logement, reloue les appartements à « titre précaire » jusqu’en 1988.
L’hôtel est classé comme monument historique le 18 mai 1966.
Rôle de l’association Paris historique
À partir de 1967, après autorisation préfectorale, les bénévoles de l’association effectuent le déblaiement des caves gothiques de l’ancien cellier de l’abbaye de Chaalis. Ils dégagent et restaurent la salle souterraine et explorent les caves du XVe siècle (côté rue de Jouy). Les volumes dégagés permettent pendant plusieurs années l’organisation de spectacles dans le cadre du Festival du Marais. Deux des boutiques du rez-de-chaussée seront occupées par l’association de 1972 à 1989, le temps des travaux de la maison d’Ourscamp.
Restauration
Il n’y aura pas moins de quarante-sept projets avant celui qui accueillera la Cour administrative d’appel de Paris. C’est Bernard Fonquernie, architecte en chef des monuments historiques, qui est chargé de la restauration de l’édifice, avec pour objectif une restitution la plus fidèle possible d’un état antérieur ayant existé, tout en tenant compte des besoins de la Cour pour son personnel.
Aujourd’hui
Après trois ans de travaux, l’hôtel est depuis 2003 le siège de la Cour administrative d’appel de Paris. Il subsiste dans le sous-sol du bâtiment le cellier médiéval de l’époque de la « maison de ville » de l’abbaye de Chaalis. L’hôtel de Beauvais se visite pendant les Journées européennes du patrimoine et lors de visites organisées par notre association.
Pour en savoir plus :
- L’hôtel de Beauvais, éditions Artelia.
- A la découverte de l’hôtel de Beauvais, éditions de l’association Paris historique.
- Domaine privé, par Brigitte Vital-Durand, éditions Générales First.