Historique
La maison du Fontainier est construite entre 1619 et 1623 dans le faubourg Saint-Jacques, quartier composé alors de terrains vagues, de quelques fermes et d’établissements religieux. Cette maison en pierre de taille comprenant un rez-de-chaussée, un étage et des combles sous un toit en tuiles plates à lucarnes et à deux versants, avec deux cheminées, a certainement été édifiée d’après les plans des mêmes promoteurs que ceux de l’aqueduc Médicis dont elle constitue le vingt-septième et dernier regard.
La maison est occupée par le fontainier du roi, Thomas Francine. L’eau de l’aqueduc arrive dans les sous-sols. Elle se répartit dans trois bassins : au centre, le bassin des Carmélites, dont l’eau est destinée aux besoins du clergé (environ 31 % des eaux) ; au nord-ouest, du côté de l’avenue de l’Observatoire, le bassin du Roi, alimentant le palais du Luxembourg et ses fontaines (environ 41 % des eaux) ; au sud-est, le bassin de la Ville, alimentant des fontaines publiques (environ 28 % des eaux).
Si l’on en juge d’après les plans du XVIIIe et du XIXe siècles, l’escalier qui se trouve aujourd’hui sur la façade nord était à l’opposé sur la façade sud.
Lors de la percée de la nouvelle avenue de l’Observatoire en 1866, il est prévu de remplacer la maison Louis XIII par une autre de style néoclassique mais ce projet ne voit pas le jour. La maison perd sa fonction en 1870 et entre dans le domaine de la Ville de Paris en 1872.
Le regard est classé monument historique depuis mars 1994.
l’association Paris historique
En 1994, un bénévole de l’association, Pierre Housieaux, prend contact avec l’association Notre-Dame-de-Joye (responsable des lieux) et obtient l’autorisation d’organiser dans le sous-sol un chantier de fouilles. Vont se succéder chaque année, pendant l’été, des chantiers de bénévoles qui vont permettre de mettre au jour les banquettes ainsi que les 3 bassins de répartition des eaux et dégager les 3 galeries d’alimentation vers Paris. Ces travaux vont permettre une lecture nouvelle du bâtiment, entièrement remanié au XIXe siècle lors de la construction du grand réservoir en 1845.
De nombreux chantiers d’été vont se succéder jusqu’en 2002. Ce sont plus de 300 tonnes de remblais qui sont alors évacuées du sous-sol par les bénévoles, uniquement à la pelle et au seau.
Les premières visites de ce lieu unique se déroulent en 1995 lors des Journées européennes du patrimoine.
Restauration
L’association Notre-Dame-de-Joye qui gère l’ensemble des bâtiments dépose en avril 1991 un permis de construire pour sa rénovation. La première tranche de travaux consistait en la restauration à l’identique des toits et des façades extérieures. Aucun vestige ancien ne subsiste, ni au rez-de-chaussée, ni à l’étage. La deuxième tranche avait pour objectif d’installer un « centre de ressources polyhandicap ». C’est dans la troisième tranche que l’association Paris historique (voir détail ci-dessus) aura un rôle un jouer pour remettre en état le sous-sol en collaboration avec le Groupement Rempart Île-de-France (GRIF).
Aujourd’hui
Depuis 1998, la maison accueille le « centre ressources Multihandicap – CRMH », à l’exception du sous-sol qui reste ouvert à la visite sous certaines conditions (renseignements auprès de l’association Paris historique).
Pour en savoir plus :
- A la découverte de la maison du Fontainier, éditions de l’association pour la Sauvegarde et la Mise en Valeur du Paris historique.
40 ans – des pierres et des hommes, éditions de l’association Paris historique.
