Historique
Édifié à partir de 1575 par un architecte inconnu au profit du surintendant des Bâtiments du roi, Médéric de Donon, l’hôtel s’inspire de la maison de Philibert de L’Orme rue de la Cerisaie (1). Il reste dans la famille de Donon jusqu’en 1636 avant d’être acquis par le maître des comptes Jean-Louis Le Mairat quatre ans plus tard, puis par la famille de Hénault de Tourneville en 1798. Loué par des particuliers et occupé par des commerces au XIXe siècle, il se voit privé de son jardin par la construction d’un garage parasite dans les années 1930. En 1971 un propriétaire privé entreprend sa restauration et commence les travaux de déshabillage du bâtiment (retrait des portes, des fenêtres et de la toiture) pour finalement abandonner son projet… abandon qui précipite l’hôtel dans un état de délabrement avancé lorsque la Ville de Paris finit par le racheter en 1975, avant son classement au titre des monuments historiques dix ans plus tard.
Rôle de l’association Paris historique
Un an après l’acquisition de l’hôtel par la Ville de Paris, le Festival du Marais organise trois spectacles dans l’hôtel en 1975 (« Dracula » par l’Atelier de Recherche Théâtrale, « On loge la nuit – Café à l’eau » création de Jean-Michel Ribes, « Une femme de Tole » d’Emile Favre). Dès cette époque l’association Paris historique par l’intermédiaire du bulletin du festival, attire l’attention du public sur la forte dégradation du bâtiment. Puis en en 1984, l’association publie dans son bulletin trimestriel, l’état d’avancement des travaux réalisés sous la responsabilité de la Ville, les difficultés rencontrées semblant liées à un problème d’affection, non résolu à l’époque.
Restauration
L’hôtel est restauré à partir de 1984 dans la perspective d’abriter les collections d’art du couple Cognacq-Jay. Plusieurs éléments intérieurs sont mis en valeur, parmi lesquels un plafond à poutres peintes, des cuisines voûtées, un superbe escalier Louis XIV orné d’une rampe en fer forgé et des combles qui abritent un exemple unique de charpente construite suivant le modèle mis au point par Philibert de l’Orme.
Aujourd’hui
Finalement restauré en 1991-1992, l’hôtel Donon abrite depuis le musée Cognacq-Jay, fondé par Ernest Cognacq et son épouse Louise Jay, pour recueillir leur immense collection de tableaux, de mobilier et d’objets d’art du XVIIIe siècle.
(1) Alexandre Gady, Le Marais – Guide historique et architectural, Le Passage Ed., 2002.
Pour en savoir plus : Christiane Grégoire, L’Hôtel Donon, Mairie de Paris, 2001.