Historique
L’hôtel est construit en 1658 par Jean Boullier de Bourges au profit de Pierre Aubert, seigneur de Fontenay, fermier des gabelles, d’où le nom d’hôtel Salé qui lui est bientôt donné (cet impôt pesant sur le sel). Loué à l’ambassade de la république de Venise entre 1668 et 1684, puis à François de Neuville, maréchal de Villeroy et gouverneur du jeune Louis XV, il passe en 1728 au premier président de la Cour des aides, Nicolas Le Camus, puis à Jacques-Gabriel Leclerc, marquis de Juigné. Dépôt littéraire sous la Révolution, occupé par l’École centrale des arts et manufactures en 1829, puis par un atelier de bronzerie, l’hôtel est finalement acheté par la Ville de Paris en 1964 et classé au titre des monuments historiques quatre ans plus tard, ce qui n’empêche pas la disparition de plusieurs éléments de décor. La Ville loue finalement le bâtiment à l’État dans la perspective d’y installer un musée consacré à Picasso.
Rôle de l’association Paris historique
Les travaux de restauration tardant à intervenir malgré un vote favorable du conseil de Paris et la pose d’échafaudages, l’association alerte sur l’état de dégradation de l’hôtel dès 1973. Elle fait ensuite régulièrement un point sur l’avancement des travaux dans son bulletin, signalant certaines irrégularités à l’architecte des bâtiments de France du secteur.
Restauration
Après la démolition de l’ensemble des bâtiments parasites de la cour et du jardin, le bâtiment est restauré entre 1975 et 1985, mettant notamment en valeur l’escalier monumental et sa rampe en fer forgé ainsi que le plafond du salon de Jupiter.
Aujourd’hui
Aménagé par Roland Simounet, l’hôtel abrite depuis 1985 le musée Picasso qui présente la plus vaste collection au monde d’œuvres de l’artiste.
Pour en savoir plus : Jean-Pierre Babelon, L’Hôtel Salé, Réunion des musées nationaux, 1999.